Tout est prêt. Le nom “La Coop des Masques-Bretonne et Solidaire”, le lieu Grâces, près de Guingamp, la production, des masques chirurgicaux et FFP2. Il ne manque plus que les fonds pour qu’une nouvelle usine de masques voit le jour en Bretagne. Collectivités, entreprises et vous, bretonnes et bretons êtes appelés à être acteurs de cette relocalisation. Aux manettes de ce projet, l’ancien secrétaire d’Etat à l’économie solidaire, Guy Hascoët, qui appelle chacun à s’engager dans cette entreprise 100% bretonne !

Après l’usine de Plaintel qui a fermé en 2018, il n’y avait plus d’usine de masques en Bretagne, c’est du passé ?

-Guy Hascoët, ancien secrétaire d’Etat à l’économie solidaire et porteur du projet : “La Coop des Masques-Bretonne et Solidaire”, portée par la Région Bretagne, existe juridiquement depuis la mi-juin, les machines sont trouvées et pourraient arriver en octobre pour un début de production en novembre. Mais pour démarrer, il faut les commander au plus tard fin juillet et pour cela il nous faut de l’argent ! Le choix a été fait de créer une société coopérative d’intérêt collectif (SCIC), composée de cinq collèges : salariés, collectivités locales, clients, citoyens et autres partenaires. Le financement provient des collectivités locales (conseil régional et départemental), des entreprises du territoire et des citoyens.

Vous appelez les bretons, les citoyens français à s’engager pour que cette usine existe ?

-Guy Hascoët : “Tout à fait ! A nous de prendre notre destin en main. Au coeur de la crise sanitaire, beaucoup de bretons, de citoyens ont été outrés d’apprendre qu’une usine de masques chirurgicaux et FFP2 qui en produisait des millions avait fermé. Si l’on veut retrouver une usine en Bretagne, il faut se mobiliser. Nous demandons à chacun de se fédérer pour que collectivement il existe un outil de production breton non délocalisable. 10 000 parts sociales de la SCIC, à 50 euros, sont réservées aux particuliers. Vous allez sur le site internet de la Coop et tout se fait en ligne.”

Pouvez-vous nous expliquer en détails le projet de l’usine ?

-Guy Hascoët : “Nous prévoyons une production de 30 à 45 millions de masques chirurgicaux et FFP2 par an. Pour ne pas dépendre des commandes de l’Etat, toutes les branches professionnelles (social, sanitaire, bâtiment, agroalimentaire) qui utilisent des masques ont été consultées. Nous avons des lettres d’intention de commandes à la “Coop des masques”. Notre modèle répond aux besoins locaux. Nous pourrons augmenter la production en cas de crise sanitaire. Nous nous sommes positionnés pour être une des 4 filières en France de fabrication de la matière première pour les masques, du voile Meltblown, textile non tissé filtrant, qui confère la haute performance des masques. Un textile dont le prix s’est envolé entre mars et juin 2020, ce qui évitera une envolée des prix en cas de nouvelle crise. Le budget est estimé à 3,5 millions d’euros. Nous aurons 36 emplois à pourvoir. Des anciens sont prêts à former des jeunes au métier !”

Vous parlez d’une dimension sociale…

-Guy Hascoët : “Nous voulons avoir 3 dimensions. Intégrer au maximum dans l’entreprise des personnes avec handicap. Nous sommes également territoire pilote pour le recyclage des masques en économie circulaire et nous mettons sur pied un fonds de dotation pour pré-acheter des masques pour des publics qui n’en auraient pas les moyens.”

Un autre projet de fabrication de masques chirurgicaux devrait naître à Ploufragan…

-Guy Hascoët : “Pour moi, cela n’est qu’un projet d’intention. Là, nous, nous sommes dans le concret et puis notre objectif est de produire pour répondre aux besoins du territoire et plus largement si besoin. L’homme d’affaires libano-suisse, Abdallah Chatila, avec un investissement de 20 millions d’euros, table le marché européen et international.”

3 usines de masques en Bretagne ?

Le projet coopératif près de Guingamp et l’usine de Ploufragan pourraient donc toutes les deux voir le jour. Ce qui porterait à trois le nombre de sites de production de masques en Bretagne. L’Etat a passé l’ordre de 130 millions d’unités entre le mois d’août et le mois de décembre 2020 à l’usine Les Celluloses de Brocéliande dans le Morbihan pour des masques chirurgicaux et FFP2.