Les sélections pour les Olympiades des métiers se déroulent du 6 au 8 février en Bretagne. Des dizaines d’apprentis participent, et mettent en avant leurs métiers qui souffrent parfois d’une image négative. C’est le cas d’Oscar, 18 ans, qui se destine à travailler dans le BTP, un secteur peu en vogue chez les jeunes. “C’est pas le plus beau des métiers”, c’est comme ça qu’Oscar, 18 ans, en bac pro au lycée professionnel La Champagne à Vitré présente le métier de plombier qu’il s’apprête à exercer. Ce jeune en terminale TISEC (Technicien en installation des systèmes énergétiques et climatiques) partage sa classe avec 8 autres élèves, ils étaient 15 en seconde. “Le mini stage que l’on fait à la fin de la seconde, ça permet de se rendre compte du métier et certains décrochent. C’est sûr que c’est moins confortable qu’un bureau !”, reconnaît le jeune lycéen. Stéphane Delaroche est le professeur d’Oscar, il enseigne depuis 1997. “Ce côté déboucheur d’évier, mains dans le cambouis, ça colle à l’image du métier alors que cela demande une grande technicité, on utilise des appareils très pointus”, explique l’enseignant. La promotion 2019-2020 n’est pas au complet avec seulement 10 élèves sur les 15 qu’elle peut contenir. Ce n’est pas forcément un phénomène nouveau, les métiers du BTP jugés plus difficiles par les jeunes, sont peu sollicités alors qu’ils sont porteurs d’emploi.” C’est un des arguments que l’on fait valoir auprès des jeunes. Ils sont assurés de trouver un boulot, c’est un marché sous tension, les entreprises du BTP ont du mal à trouver des candidats. Avec un BTS, les jeunes peuvent espérer toucher 20 à 30% de plus que le SMIC, avec une voiture, un téléphone”, précise Stéphane Delaroche. Il faut changer l’image de la profession pour Stéphane et Oscar. La participation de l’élève et du professeur aux sélections régionales des Olympiades des métiers qui se déroulent du 6 au 8 février à St Brieuc y contribue. Pour Oscar, ce concours, c’est “un plus sur mon CV”, lui qui a déjà obtenu, l’an passé, une médaille de bronze lors du concours du meilleur apprenti de France. Pour Stéphane, ce concours, c’est montrer à des milliers de collégiens que le métier de plombier n’est pas celui qu’ils croient. Ces sélections, organisées par la Région, vont voir se réunir soudeurs, paysagistes, carreleurs, pâtissiers, mécaniciens poids lourds et donc plombiers pendant 3 jours. Au-delà du concours pour ces quelques 230 jeunes apprentis, lycéens, salariés ou demandeurs d’emploi de moins de 21 ans, cet évènement a pour objectif de faire découvrir 55 métiers, d’informer sur les formations et sur les potentielles carrières. Et pourquoi pas faire naître des vocations. “Mes élèves vont réaliser une installation sanitaire avec chauffe-eau, douche, quelque chose de concret pour mettre en avant le métier, et valoriser le secteur. Ce concours va donner aux collégiens qui viennent une idée plus précise des professions du bâtiment et nos élèves vont se faire connaître auprès de chefs d’entreprise qui sont membres du jury”, explique Stéphane Delaroche qui accompagne à St Brieuc ses élèves. +16% d’apprentis en 2019, soit près de 500 000 en France, ce sont les derniers chiffres de l’apprentissage annoncés par Muriel Pénicaud, Ministre du travail, le 4 février dernier. Dans le secteur du BTP, le nombre d’apprentis a progressé de 13 %, par rapport à 2018. Ces données sont encourageantes pour ce secteur en recherche constante de salariés mais s’engager dans l’apprentissage ne veut pas dire terminer son cursus ou continuer dans ce secteur une fois diplômé. Cette voie, Oscar sait que c’est la sienne. Après le bac en poche, il veut intégrer un BTS FED (fluides, énergies, domotique) en alternance. “Ce que j’aime, c’est voir immédiatement le fruit de mon travail, le côté technique. J’aimerais aller le plus loin possible dans mes études et apprendre vite, c’est pour cela que je veux être en apprentissage dans une entreprise” précise-t-il. Pour l’instant il est à la recherche de son dernier stage de terminale et contre toute attente ce n’est pas aussi simple. “Les entreprises veulent des gens avec de l’expérience, mais à 18 ans, forcément on n’en a pas ! J’aimerais intégrer une grande entreprise comme Engie, pour y faire aussi mon alternance.” Oscar espère intégrer une grande structure, pour, à terme, évoluer et passer chef de projet. Crédit Photo : Franck BéterminDes Olympiades pour susciter des vocations ?
Des chiffres de l’apprentissage en hausse