Porter un masque sera-t-il obligatoire ? Les Français devraient pouvoir se procurer un masque grand public à partir du 11 mai. Certains élus se lancent dans la fabrication pour les distribuer à leurs administrés. Maires, à vos masques, prêts, partez !
C’est un élu soulagé que l’on joint ce matin-là : “Ça y est, je viens de finaliser la commande de 26 000 masques pour la communauté de communes ! “, explique Christophe Martins, président de la communauté de communes Montfort Communauté, près de Rennes. L’élu est également maire d’Iffendic, 5 000 habitants. L’édile a, dès le début du confinement, acheté des masques pour les services municipaux et annexes. ” Nous en avons fourni 2 500 à nos services municipaux mobilisés sur le terrain et à des associations comme les Restos du coeur. Maintenant, ce sont nos administrés que nous devons équiper en masque.” Le gouvernement demande d’ici le 11 mai à ce que tous les Français puissent se procurer un masque grand public. Le déconfinement ne sera-t-il possible que “masqué” ? Mais où acheter les masques ? Où les faire fabriquer ? Où trouver la matière première ? La course aux masques débute alors pour tous les élus de France. Chaque collectivité va s’adapter, à ses besoins, ses capacités à trouver un site de production, ou les bonnes volontés qui existent sur son territoire. Christophe Martins a trouvé des mains en or sur sa commune. Sandrine Coulibaly, couturière professionnelle à Iffendic, Marinaïg Cohan, présidente de l’association “L’image de soi” et Magali Thomas, agent communal. Sandrine, qui a dû fermer son atelier “L’étoffe de Merlin” dès le début du confinement, est salariée pendant un mois, l’association percevra une subvention de la commune à hauteur des heures effectuées par Marinaïg et Magali change de service pour intégrer le nouveau “service couture” ! Et c’est une véritable industrie textile à petite échelle qui est mise en place. “Nous avons un rythme de 100 à 120 masques en tissu par jour. On travaille de 8h à 18h avec une demie-heure de pause pour déjeuner”, explique Sandrine. Objectif ? Avoir fabriqué 5 000 masques d’ici le 11 mai, 1 par habitant. La découpe des tissus est faite par 6 bénévoles, et récupérée plus de 24h après par les couturières “pour être sûr qu’il n’y ait pas de risque de contagion”. Une fois cousus, les masques plats en 3 couches validés par l’AFNOR (modèle ici), sont mis en carton, fermés et déposés à la mairie. Ils sont lavables et réutilisables. Et c’est toute une chaîne de solidarité qui s’est mise en place sur la commune. Les repas des couturières sont préparés par un chef bénévole, qui utilise les produits offerts par le G20 d’Iffendic. “Cette crise nous aura au moins permis de faire des rencontres incroyables. Nos repas livrés par Régis, ça nous fait gagner énormément de temps et le temps ce sont des masques fabriqués en plus. Nous avons aussi plusieurs personnes qui nous proposent leur aide”, s’émeut Sandrine. La plupart des petites communes font appel à des couturières bénévoles et à la générosité des uns et des autres pour du dépôt de tissus. Un système D qui fonctionne grâce au rapport de proximité entre les élus et leurs administrés. “Nous connaissons tout le monde, c’est ce qui a permis aux maires de faire face à cette épidémie à l’échelle locale. Je ne trouvais pas la matière première nécessaire pour fabriquer des masques. C’est grâce à Sandrine, professionnelle de la couture, que nous avons pu trouver ce qu’il fallait, nous sommes passés par son fournisseur”, explique le maire d’Iffendic. Pour la communauté de communes Monfort Communauté, Christophe Martins s’est associé à la demande globale de masques effectuée par la ville de Rennes et Bretagne romantique. 500 000 masques, c’est la commande passée par la ville de Rennes. 250 000 pour les Rennaises et les Rennais, les 250 000 autres masques bénéficieront aux communes de la Métropole qui le souhaitent ainsi qu’à la Région Bretagne, dans le cadre d’une commande groupée. La production est assurée par des entreprises locales qui avaient cessé leur activité économique. C’est toute une filière locale qui se met en place pour répondre aux besoins de la population. L’objectif est d’assurer au moins un masque par habitant. “Un masque, ce ne sera probablement pas suffisant, mais c’est l’objectif au 11 mai”, précise le maire d’Iffendic. “Si nous pouvons en faire plus, bien sûr nous le ferons. Nous avons débuté mercredi dernier, il faut que l’on atteigne notre rythme de croisière. Nous sommes motivées comme jamais !”, ajoutent, dans un sourire Sandrine, Marinaïg et Magali. Appel massif à des couturières bénévoles
Au moins un masque par habitant