Souvent seul lieu de vie, des cafés associatifs ou reconnus d’utilité sociale ont vu le jour dans les villages ruraux ou cités dortoir. Ces bars ouverts, c’est la vie qui reprend dans ces communes.

Epicerie, bar, et restaurant à Guipel, commune de 1 800 habitants, “Au Café des possibles” on se prépare ce jeudi matin à l’ouverture prochaine. “Nous sommes très impatients et on sait qu’il y a une vraie attente des habitants”, constate Yves de Montgolfier, co-fondateur du lieu. L’épicerie a été un vrai atout pendant les 2 mois de confinement. “Certaines personnes se sont rendues compte de l’importance d’un tel lieu”, répondent en choeur Christian Roger et Isabelle Joucan, respectivement ancien et nouveau maire du village. “C’est vrai que que le temps en caisse était plus long, les gens ont besoin de parler, d’échanger”, explique Yves. Alors, le 2 juin, rien de particulier n’est prévu. “Ouvrir sera déjà un évènement en soi pour la commune”, sourit un des initiateurs de cette société coopérative d’intérêt collectif. 3 jeunes copains ont décidé de donner de la vie à cette ville “cité dortoir” pour celles et ceux qui travaillent à Rennes, à 25 kilomètres de là. “Nous avons ouvert il y a 2 ans. Le week-end, le bar est bien rempli. Nous allons étendre notre terrasse pour tenter d’accueillir le plus de monde”. L’intérêt du “Café des possibles” n’est plus à prouver selon les élus. “Ils ont fait de la vente à emporter, du portage aux personnes qui ne pouvaient pas se déplacer pendant le confinement. L’épicerie était le lieu d’approvisionnement idéal. Cet endroit est d’utilité économique et sociale !”, renchérit l’ancien édile de Guipel.

“Notre première fermeture depuis qu’on est ouvert !”

A Tressignaux, dans les Côtes d’Armor, c’est le seul commerce du village. Le café associatif “Mix’Café” a ouvert ses portes il y a 5 ans quand le dernier commerce a fermé. La mairie a racheté la licence IV et donné un lieu aux bénévoles. “Le confinement, ça a été la première fermeture du bar depuis qu’on est ouvert!”, précise Rémi Le Mézec, président de l’association. Samedi, dimanche et lundi matin, le petit café ouvre et organise des activités : ateliers bricolage, peinture, tarot. Tout a été stoppé le 14 mars. “C’est la vie du village qui s’arrête. Nous sommes un bar associatif reconnu « espace de vie social » par la Caisse d’allocation familliale, nous sommes un faiseur de lien social en milieu rural. Mais nous avons continué à garder le contact avec les habitants”, explique le président de l’association. Une gazette a été éditée toutes les semaines avec les informations pratiques, des attestations de déplacement glissées dans la boîte aux lettres pour ceux qui n’ont pas d’imprimante, de l’aide aux courses organisée. Une vente de riz au lait a été organisée et a connu un grand succès. “Peut-être plus pour le contact que le riz en lui-même”, en sourit Rémi. “Le confinement a été très long, le Mix’Café fermé, ça a été un déchirement pour tout le monde”. La vingtaine de bénévoles qui tiennent le café vont se réunir pour voir dans quelles conditions ouvrir. Le lieu est étroit, la terrasse petite mais l’attente est grande dans cette commune de 700 habitants.