Un ancien parisien a tout quitté pour produire ces voiliers dans le Finistère. La Pabouk Compagnie, sa société, construit artisanalement des Pabouk. Elle va les présenter pour la première fois au Salon Nautique de Paris à partir du 7 décembre prochain. En 2018, son dirigeant Patrick Bergeat a quitté Paris et l’industrie pharmaceutique pour vivre sa “profession passion”.
“Comme à chaque fois, la décision s’est prise en mer, l’été 2017” raconte, amusé, Patrick Bergeat. Passionné de voile, il achète il y a 12 ans, un Pabouk à l’architecte Antoine Carmichaël, avec lequel se noue une véritable amitié. Les Pabouk, voiliers Cat Boat, sont conçus artisanalement par Antoine. Son style, sa navigabilité, font que ses bateaux connaissent un beau succès commercial. Patrick l’a aidé pendant des années, à titre bénévole, à valoriser son capital bateau. “A chaque fois qu’Antoine lançait un nouveau modèle, il arrêtait la production des précédents. Du coup, pour les fans de ce type de bateaux, il y avait trop peu d‘occasions qui se vendaient très chères.”, précise le directeur général de La Pabouk Compagnie. Décision est prise de créer une SAS pour produire des Pabouk tout en restant fidèle à sa construction artisanale. Directeur industriel dans un grand laboratoire pharmaceutique à Paris, Patrick Bergeat quitte la capitale pour Gouesnac’h dans le Finistère où il crée la société La Pabouk Compagnie en 2018 et installe son chantier naval. “Sans les locaux, il y a un investissement autour de 150 000 euros pour tous les outils de production. Nous avons reçu de l’aide de la Région Bretagne avec le Pass Investissement TPE. Cela a été une très belle surprise, nous avons eu un très bon accueil par les acteurs locaux, la communauté du Fouesnant, le Crédit Agricole.” C’est un secteur totalement différent que découvre Patrick. Pas les mêmes budgets, pas les mêmes interlocuteurs que dans son ancien secteur. “J’avais peur que l’on me voit comme le parisien qui débarque mais le monde de la voile est fait de passionnés, qui sont ouverts et soutiennent la valorisation du savoir-faire manuel.” Les Pabouk de La Pabouk Compagnie se montrent pour la première fois au grand public en 2019 au Grand Pavois de La Rochelle. Pour son premier salon nautique de Paris, qui ouvre ses portes le 7 décembre prochain, Patrick Bergeat va présenter son modèle phare le Pabouk 360. Du costume cravate aux mains dans la colle ! Le créateur de la société est le seul salarié, il participe à la construction des bateaux et fait appel à des prestataires spécialisés. L’architecte Antoine Carmichaël a partagé son savoir-faire et se consacre à l’élaboration du Pabouk 700. “Antoine est présent comme directeur technique, en charge du contrôle qualité.” Pas question d’industrialiser la production, Patrick Bergeat veut rationaliser le processus de production et les liens avec les fournisseurs. “Il faut 5 semaines pour produire un Pabouk 360. Je vise 10 bateaux construits par an en 2020, là où Antoine, seul, en faisait 5 ou 6.” Du chantier naval de Gouesnac’h sortent des Pabouk 260, Pabouk 360, Pabouk Love et Pabouk 700. Le carnet de commandes des bateaux est bien rempli jusqu’au printemps prochain. 8 Pabouk 360, vendus lors du Grand Pavois de La Rochelle, seront livrés début 2020. La Pabouk Compagnie espère maintenant convaincre la clientèle parisienne. Cette jeune société a plein d’idées de développement : un nouveau bateau est en projet et Patrick Bergeat envisage au moins une embauche en 2020. “Nous faisons tout de A à Z. Nous sommes félicités de relancer la gamme. J’aimerais développer l’activité en Bretagne Nord, du côté de Dinard où je vis”, annonce Patrick. Après une année de création, l’ancien parisien regrette-t-il son choix ? “Pas du tout !”, dit-il dans un grand éclat de rires.Premier salon nautique de Paris
Construction artisanale
Un projet de nouveau bateau