Noël, et si vous privilégiez le circuit court ?
Du jouet, à la gastronomie, en passant par les cosmétiques, beaucoup d’entreprises privilégient le circuit-court et la fabrication 100% bretonne. Et si vous mettiez du .bzh sous le sapin ?
Chez Elsa et Jordan, fondateurs du site e-commerce “Tempête de l’Ouest” c’est le grand rush. “On travaille 7 jours sur 7, pendant les trois prochaines semaines”, précise Jordan Demay. Ces deux amoureux de la Bretagne ne vendent que des produits fabriqués ou transformés 100% en Bretagne et les fêtes de fin d’année sont un temps fort. “Les paniers gourmands et l’alcool représentent nos meilleurs ventes pour les cadeaux de Noël 2019. Du kouign-amann, au whisky breton, en passant par les bols à oreilles, à eux deux ils stockent, préparent, conditionnent dans leurs locaux à Guingamp. “En cette période de Noël, nous avons entre 20 et 30% de commandes en plus avec un panier moyen d’achat aux alentours de 80 euros.” 90% des marchandises sont distribuées hors du territoire breton. “Dans le top 5 de notre clientèle, les produits phare sont les biscuits, gâteaux et le caramel au beurre salé”, précise Jordan. Les produits en vente valorisent un savoir-faire, 3/4 des entreprises présentes sur le site sont des TPE/PME, des artisans. Chez “Tempête de l’Ouest”, pas d’intermédiaire, Elsa Thermed et Jordan Demay vont voir directement les producteurs. Plus de 2 000 références, chaque semaine des produits proposés, parfois refusés, le site d’e-commerce est le témoin du marché florissant du 100% breton et du circuit court. Selon Jordan, la nouvelle tendance de Noël 2019, ce sont les cosmétiques bio. Marc Pillonetto, dirigeant de la savonnerie artisanale biologique Ô Capitaine, près de St Brieuc, en est le premier satisfait. Ses produits de la marque “Capitaine” sont disponibles sur la plateforme “Tempête de l’Ouest”, en magasins bio et en pharmacie. “Nous avons un sursaut d’activité, nous proposons 10 coffrets différents pour les fêtes”, explique le fondateur de la société. Son entreprise, créée il y a 2 ans, vit une belle croissance avec 25 articles différents en cosmétique pure, des déodorants et dentifrices solides. Ses savons à froid sont fabriqués à la main selon une méthode ancestrale. “La saponification à froid est une réaction chimique entre un corps gras, ce sont des huiles végétales utilisées chez nous et une base, de la soude (hydroxyde de sodium) pour les savons solides et la potasse (hydroxyde de potassium) pour les savons liquides. Cette méthode permet de préserver autant que possible les propriétés des huiles utilisées. C’est un produit sain, végétal, écologique, zéro déchet, pas de plastique, pas de perturbateurs endocriniens. Tous les résidus sont biodégradés”, explique Marc Pillonetto, qui fabrique avec un de ses salariés les produits. La plupart des huiles ne proviennent pas de Bretagne mais des produits bretons sont utilisés comme les coquilles d’huîtres, l’huile de chanvre, le lait d’ânesse et le lait de chèvre: “Dès que je peux intégrer un produit local, je le fais.” Ces cosmétiques inventés et fabriqués en Bretagne véhiculent des vertus positives selon Marc Pillonetto, des valeurs partagées avec des acteurs locaux, avec un maître-mot faire travailler au plus proche de soi. “Nous voulons limiter les emballages et ceux que nous proposons sont en grande partie fabriqués à moins de 3 heures de nos locaux, à Pornic.” Le court-circuit, c’est aussi ce que prône l’entreprise Tirot. A Romagné près de Rennes, Nicolas Tirot, ses trois employés et un apprenti fabriquent des bateaux, jouets en bois navigables, tout est fait sur site. “Je ne peux pas me prévaloir d’être écologique en faisant du circuit-court, je n’ai fait que reprendre ce qu’a fait mon grand-père dès 1946. Il y a 20 ans, on a dit à mes parents qu’ils avaient raté le coche de la délocalisation. On n’a pas bougé en 70 ans et aujourd’hui on se retrouve dans la tendance du marché”, précise Nicolas Tirot. L’entreprise familiale est la seule en France à fabriquer artisanalement des bateaux en bois, peints à la main. “Chez nous, on fait 100% breton, sauf la ficelle et le tissu pour les voiles issus de marques françaises.” Les ventes à Noël sont de plus en plus importantes pour un produit communément acheté l’été. Ces bateaux de bassin, lac, étang ont 60% de leur gamme qui va dans le bain. Les points de vente sont dans des magasins spécialisés bois, garants d’un savoir-faire. “On travaille à l’ancienne, il n’y pas de code-barre sur nos produits, on n’est pas fait pour la grande distribution”, s’amuse Nicolas. 20 000 bateaux sortent chaque année de l’entrepôt breton, faits à partir de bois issus des forêts situées à moins de 50 kilomètres. Ces produits 100% fabriqués en Bretagne, artisanaux, sont plus chers que certains de leurs concurrents. Marc Pillonetto, Nicolas Tirot, tout comme Elsa et Jordan font travailler l’économie locale. A vous de décider comment vous voulez consommer.Les cosmétiques bio en vogue
Privilégier le circuit court