Une start-up invente un désinfectant pour chariots de supermarchés
C’est l’idée qui prend tout son sens en cette période de crise sanitaire. Une entreprise bretonne a inventé Hyperclean, une machine qui désinfecte automatiquement les caddies de supermarchés. Installée dans une seule grande surface en Bretagne, le téléphone de cette start-up, depuis plusieurs jours, n’arrête pas de sonner ! “Nous qui ne savions pas comment contacter les responsables des grandes surfaces pour proposer notre produit, aujourd’hui, ils viennent directement à nous, c’est dingue”, constate Stéphane Cochonnec co-créateur d’Hyperclean. Même si les jeunes entrepreneurs ne veulent absolument pas se réjouir de l’arrivée du coronavirus en France, on peut dire que leur solution entre particulièrement en résonance avec l’actualité. “Nous prenons la route ce soir pour aller à la rencontre du responsable Grand Est des Leclerc, il voulait nous voir dans les 48h. Nous avons également engager des discussions avec Intermarché, Système U. Aujourd’hui, les hypermarchés sont dans le besoin, dans ce contexte, ils se rendent compte qu’ils n’ont plus le choix que de répondre à des exigences d’hygiène”, précise Stéphane. L’idée de ces deux amis d’enfance est venue d’un constat simple : qui nettoie les chariots des supermarchés ? Il y a 3 ans, en pleine épidémie de grippe, les deux copains réalisent le manque d’hygiène des chariots des supermarchés. “Les toilettes sont régulièrement nettoyées avec des produits désinfectants, à l’inverse des poignées des chariots, dont la désinfection ne fait pas partie des tâches courantes. Elles contiennent 300 fois plus de bactéries que celles des toilettes ! constatent les créateurs d’Hyperclean. Après 3 ans de recherche et développement, le prototype est prêt. Véronique Raffray, propriétaire du Super U de Pleurtuit en Ille-et-Vilaine, se dit très intéressée par le produit, il est installé sur le parking de cette grande surface en août 2019. “Vecteur d’une image de propreté et d’hygiène, le système a tout de suite conquis la clientèle. Je pense même qu’il a participé à la fidélisation d’une partie de mes clients, soucieux des questions d’hygiène” précise-t-elle. Le processus de nettoyage est simple. Le système de pulvérisation positionné sous l’abri à chariots fonctionne à l’énergie solaire, se programme et diffuse un produit bactéricide et fongicide sans rinçage fabriqué en France. “C’est un grand laboratoire français qui fabrique le produit, validé HACCP, donc sans danger. Au Super U, il est pulvérisé à 3h du matin et a un système de détection pour qu’il s’arrête s’il y a une présence humaine. C’est sans impact pour le fonctionnement au quotidien des grandes surfaces et ça s’adapte à tous les abris”, précise le co-créateur. La start-up avait prévu 50 commandes la première année, c’est probablement 500 commandes en 6 mois qui vont être passées. “On a un délai de 3 mois de la commande jusqu’à l’installation, dans certains cas on peut faire plus court. Nous proposons de la location longue durée sur 3 ans. Nous avons essayé de pratiquer des prix attractifs, 1 000 euros par mois pour 6 abris équipés, ça représente environ 180 chariots”, précise Stéphane Cochonnec. Ce succès soudain laisse les fondateurs un peu pantois. “Nous avions constaté que la clientèle adhérait à notre produit mais cette idée tout bête, personne n’y avait pensé parce que ce n’était pas la priorité. Nous avons réfléchi à un système qui puisse être dupliqué à grande échelle. Poignées de porte, barres de métro, rampes d’escalier, les bactéries sont partout et la prolifération des virus est un réel problème de santé publique.” Stéphane et Gérard ne pensaient pas si bien dire.300 fois plus de bactéries sur les chariots que dans des toilettes
“Il va falloir qu’on soit organisés avec l’afflux des demandes”